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bobo parisien

Qu’est-ce qu’un bobo parisien ?

On en entend souvent parler sans réellement savoir qui il est. Peut-être même vous a-t-on déjà affublé de ce surnom pas franchement flatteur sans que vous compreniez réellement pourquoi. Mais qui est ce fameux « bobo parisien », contraction de « bourgeois-bohème », qui malgré ses contours flous irrite tant ? Nous avons essayé d’en dresser le portrait-robot en 5 points.

Il ne vit pas n’importe où

« J’habite aux Batignolles. Et honnêtement je crois que c’est un quartier que l’on pourrait qualifier de bobo. Les gens ont les moyens sans être bling-bling, ils vivent une sorte de dolce vita un peu préservée de l’agressivité de la ville. Ils se baladent souvent à pied avec des poussettes, vont faire des emplettes au marché bio… », raconte Ella, résidente du quartier depuis 7 ans. En effet, avec son atmosphère villageoise, cette enclave du nord de Paris a tout du « boboland », à l’image de Montorgueil ou du Canal Saint-Martin. Mais certains bobos vont préférer s’installer dans des quartiers à la mixité sociale plus importante, comme Belleville, Ménilmontant ou encore le bas-Montreuil. Quitte, paradoxalement, à provoquer indirectement la fuite des classes populaires…

Il a des valeurs

Qu’on le taxe d’hypocrite ou de bien-pensant, force est de constater que le bobo parisien a des convictions. Et celles-ci seraient davantage déterminées par son capital culturel que par son capital économique, à en croire Laure Watrin et Thomas Legrand, les auteurs de la République Bobo. Ainsi, ils seraient généralement « écologistes, féministes, antiracistes et citoyens » selon le livre Les 100 mots des bobos des mêmes auteurs. « Ils font des choix conscients : ce qu’ils achètent, ceux qu’ils fréquentent, ce qu’ils mangent… Il y a une recherche de cohérence et d’harmonie », explique Ella, la trentenaire qui observe quotidiennement les faits et gestes de ceux qu’elle nomme « les Bobos des Batignolles ».

Où le bobo fait-il ses courses à Paris ?

Mû par ses valeurs écologiques et solidaires, le bobo parisien se doit de ne pas faire ses courses n’importe où. Il veillera à se tourner vers les circuits courts et les magasins proposant des produits de petits producteurs comme les AMAP ou la Ruche qui dit oui. De plus, il mangera de préférence bio, local et parfois végétarien. « Les bobos n’aiment guère les grandes surfaces » expliquent d’ailleurs à ce sujet les auteurs de Les 100 mots des bobos, qui relèvent tout de même une exception : Monop’ ! Un supermarché où les bobos « trouvent les produits qu’ils aiment, ceux que l’on ne voit pas ailleurs, des petits producteurs, du bio, des produits verts, des partenariats avec des créateurs… ». Selon eux, l’ouverture d’un Monoprix dans un quartier est d’ailleurs « un marqueur de gentrification ». Où il y a un Monoprix, il y aurait donc des bobos…

Le bobo parisien aime la nature

Si cette affirmation peut paraître contradictoire, c’est que le bobo parisien est un être paradoxal : il aime la vie citadine pour son énergie et son offre culturelle, mais se fait un point d’honneur à lui redonner quelques aspects bucoliques voire campagnards. Dans Les 100 mots des bobos, Laure Watrin et Thomas Legrand décrivent la bobosphère comme « un territoire urbain dans lequel on aura pris soin de laisser une place importante à la nature ». Une petite cour où faire pousser quelques plantes aromatiques, un balcon où expérimenter la permaculture, ou encore un jardin partagé où cultiver son potager à quelques pas de chez soi, le parisien bobo a plus d’une astuce pour se reconnecter à la terre et renouer avec l’authenticité.

Le bobo parisien exerce un métier qu’il aime

« Le bobo veut réussir sa vie, il n’en a rien à faire de réussir dans la vie » affirme Solange de Solange te parle dans sa vidéo « Je suis bobo et je vous emmerde ». En effet, toujours par souci de conviction, le bobo tâcherait d’exercer un métier qui a du sens pour lui. On le retrouverait principalement dans le domaine artistique, culturel, mais aussi dans les secteurs de la communication ou du journalisme. « Je fais un métier créatif. Je travaille où je veux, quand je veux, avec qui je veux et je gagne pas grand chose » déclare à ce sujet la célèbre YouTubeuse. Certains bobos n’hésitent d’ailleurs pas à déserter des postes prestigieux et très bien rémunérés pour ouvrir un café-fleuriste ou une brasserie artisanale dans la capitale. Une façon de se rapprocher du concret.

Alors, vous vous reconnaissez ?

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